Les JEUX DE BÂTONS avec BÂTONNETS ou avec BALLES dans le Monde.
Universalité des jeux et Ludodiversité
Guy Jaouen,
Chercheur indépendant en anthropologie culturelle
Remarques préliminaires
La petite étude qui est présentée dans cet article est le résultat de plusieurs années de collecte d’informations avec pour thème des jeux de bâtons très simples, que la plupart des écoliers connaissaient avant l’arrivée de la télévision et des jeux électroniques. Pourtant ceux-ci ne sont pas vraiment des jeux de cours d’écoles, mais plutôt des jeux inventés par des adolescents et jeunes adultes, dont certains sont pratiqués aujourd’hui en tant que sports. Dans mon enfance, lorsque nous pratiquions ces activités dans les années 1960 en Bretagne (France), elles étaient déjà reléguées au statut de « reliques » dans l’imagerie populaire. Ce sont des jeux où le geste technique principal consiste à utiliser un bâton afin de frapper et d’expédier le plus loin possible un bâtonnet ou une balle. Dans certains cas les participants jouent individuellement, c’est à dire que la ‘lutte‘ se fait contre soi-même, l’adversaire étant la nature et le jeu une performance d’adresse et de vitesse. Dans d’autres cas c’est un jeu d’équipe, introduisant différentes stratégies où des adversaires sont en situation de contrer l’action dont le but consiste à propulser le plus loin possible le bâtonnet ou la balle. Nous voyons donc deux logiques internes très différentes. Pour ce qui est de l’espace de jeu, nous avons constaté que les joueurs choisissaient les espaces libres qu’ils trouvaient : un champ plat, une route, un terrain vague, une rue. C’est l’institutionnalisation et l’introduction de la sportivisation dans les sports modernes qui a imposé des normes codifiées pour les espaces.
Pendant très longtemps, couper une branche ou tailler un morceau de bois furent des gestes aussi naturels que manger avec une cuillère de bois pour les gens. Le bâton était par ailleurs un symbole de pouvoir, de puissance, même pour un jeune berger gardant son troupeau. C’est par exemple le bâton qui montre la supériorité de l’homme sur l’animal par l’utilisation de la main, permettant de commander le bétail mais aussi de se défendre contre d’autres animaux, ou contre d’autres hommes. C’est aussi le bâton de l’évêque, la crosse, celui du roi ou de l’empereur, le sceptre. Tailler un bâton était par ailleurs, il n’y a pas si longtemps, une action ordinaire pour un habitant de la campagne. L’outil bâton était utilisé pour marcher et débroussailler, pour réaliser un objet décoratif, pour repousser des pierres gênantes, et par extension pour frapper une pierre ou un autre bâton (Le bâton fut, et reste encore, utilisé pour faire tomber les quilles) … De là une famille de jeux qui semble s’être imposer un peu partout dans le monde. La liste énumérant près de cent cinquante jeux très similaires aux noms différents démontre mieux que n’importe quel discours ce qu’on appelle l’Universalité du jeu car il n’est pas possible d’imaginer une filiation culturelle directe entre eux tous.
Cette famille de jeux se retrouve partout, que l’on soit en Chine, en Iran, en Ethiopie, en Russie, en Hongrie, en Italie ou en France. D’ailleurs il est plus que probable, comme le montre le grand nombre de variantes trouvées dans les quelques pays que nous connaissons le mieux (France, Grande Bretagne, Pologne, Italie et Danemark), que de nombreuses autres modalités ont existé dans les autres pays. Cependant, malgré de nombreuses similitudes, ces jeux sont tous porteurs d’une marque culturelle différente, soit dans le matériel, soit dans les règles. Ce sont les créations d'une culture et le fruit d'une histoire particulière, l'expression d'une façon originale de communiquer avec les autres. Ils peuvent avoir le même nom et des règles différentes comme ils peuvent avoir des noms différents et des règles presque identiques. Une des particularités de certains jeux est l’utilisation de petites balles, car en Islande par exemple il est plus facile de trouver un os de baleine ou une pierre volcanique que de trouver une branche d’arbre. Ainsi des balles apparurent très tôt, faites à partir d’un noyau de fruit, d’un caillou ou d’un os ensuite entourés de tissus, de crins d’animal ou encore d’herbes maintenu par de la colle de poisson ou de la résine d’arbre. Enfin il faut signaler que la méthode utilisée pour obtenir ces informations déforme l’image globale de l’étude car tous les documents existants sur ces pratiques ne sont pas disponibles en Europe, ou dans des langues qui ne sont pas bien connues, ou encore que ces pratiques n’ont jamais été décrites dans des documents.
Angleterre – 14ème siècle
Les jeux de cette liste présentent différents degrés de sophistication : individuel simple ; par équipe simple ; par équipe avec défenseurs ; par équipe avec défenseurs et bases ; l’ensemble avec bâtonnets ou avec balles. Ils n’ont donc pas la même complexité de règle ou de matériel, car cela dépendait du lieu d’habitation des joueurs, de leur environnement culturel, du nombre de participants qu’il était possible de réunir après l’école par exemple, de la connaissance ou non d’un jeu similaire pour inventer un nouveau jeu, etc. Nous pouvons constater que l’environnement du lieu d’habitation fournit tout ou partie du matériel de récupération que les adolescents utiliseront ensuite dans leurs jeux. Comme les villes ont plus de « reliques » réutilisables pour les jeux qu’un lieu isolé en campagne, les manières d’inventer seront différentes, plus liés avec l’imagination en ville, plus en lien avec la dextérité manuelle à la campagne. Par ailleurs les fils de paysans ont en général moins de temps libre que les jeunes habitant la ville au 18ème et 19ème siècle, car les travaux des champs sont gourmands en main d’œuvre, et la ville peut fournir plus de participants. On peut également considérer que si les joueurs connaissent déjà des jeux similaires, il leur est plus aisé d’inventer de nouvelles règles, par un système de transfert et d’emprunts.
Si l’on prend l’exemple de l’Angleterre, ces considérations font partie des éléments qui ont fait que certains jeux soient restés individuels, que d’autres soient devenus des jeux d’équipe, que pour d’autres encore les joueurs soient allés plus loin en complexifiant les règles ou le matériel. Ce fut le cas avec les balles et les leviers soulevant ces balles, ou avec des battes à la forme ou au bois plus performant. Une forme en creux réalisée dans les leviers permit de soulever la balle tout en contrôlant sa trajectoire. Un bricolage sur les deux briques servant à poser le bâtonnet transforma cet ensemble en un guichet de Cricket, etc. L’introduction de la balle apporta une meilleure prise en main de l’objet à lancer, donc une meilleure maîtrise du jeu, avec par exemple la possibilité de se faire des passes sans risquer de blesser un partenaire, ce qui était le cas avec le bâtonnet. Ce progrès technique ouvrit peu à peu la porte à d’autres innovations. Des modifications techniques permirent que la balle réponde mieux à la force de frappe du bâton, donc qu’elle franchisse plus de distance, donnant ainsi du temps supplémentaire pour effectuer d’autres figures, ce qui mena au Palant, au Rundbold, au Rounders, à la Thèque, au Base-ball, parmi les formes les plus élaborées du jeu.
On constate partout que lorsque la liberté d’inventer est laissée aux humains, aux enfants en particulier, ils s’ingénient à créer des choses nouvelles, différentes. C’est ainsi que lorsque le football moderne fut inventé au milieu du 19ème siècle en Angleterre, il fut exporté aux USA vers 1870 pour y être implanté dans les universités américaines. Mais déjà en 1873-74 les responsables de ces institutions se plaignaient qu’il n’était plus possible d’organiser une rencontre entre deux universités car les règles y avaient été modifiées, selon l’humeur et l’inspiration locale des joueurs. Cet exemple se situe dans un même pays, avec des gens parlant la même langue, à une même époque, mais si l’on considère que les jeux de bâtons existent sans doute depuis des milliers d’années, ayant traversé de multiples époques, ayant connu diverses influences culturelles et des milliers de langues différentes, nous pouvons aisément comprendre qu’ils possèdent aujourd’hui des règles différentes selon leur lieu de pratique, en rapport avec leur habitus. Quelques personnes s’intéressèrent dans le passé à cette famille de jeux, comme le Polonais Jan Ámos Komenský qui fit une description des jeux vus en Angleterre après un séjour en 1640-41 et qui les compara avec les jeux existant en Pologne. Il y eut également Joseph Strutt qui publia en 1801 des représentations de ces jeux aux 13ème et 14ème siècles en Angleterre.
L’ancienneté de cette famille de jeu vit une récupération politique au 19ème siècle, au moment où les jeux traditionnels furent standardisés pour en faire des pratiques plus conformes au nouveau modèle dominant des pays occidentaux, calqué sur l’organisation industrielle. Des érudits anglais, s’appuyant sur des recherches scientifiques (et sans doute sur leur empire colonial dont les 53 pays du Commonwealth sont une trace bien vivante), déclarèrent que tous les jeux de bâton avec bâtonnet du monde étaient liés avec ceux existants en Angleterre, ceux-ci ayant ensuite été diffusés par les navigateurs et les colons ! Cette thèse ethnocentrique fut soutenue pendant cinquante années par le fait qu’un « bâton » de cricket datant de 5000 ans aurait été retrouvé par des archéologues, thèse qui s’avéra en fait, plus tard, être une supercherie scientifique. Nous savons bien que ce sont les vainqueurs (des guerres militaires ou économiques) qui écrivent l’histoire, ce qui peut expliquer qu’aujourd’hui encore on entende dire que les jeux britanniques sont à l’origine de tous les sports. Cependant cette affirmation est presque vraie si l’on parle des disciplines olympiques, car seuls le Judo et le Taikondo ne sont pas des sports anglo-saxons.
Si l’on prend le jeu anglais du cricket, il est pratiquement inconnu en Europe mais très pratiqué dans les pays du Commonwealth, le regroupement des anciennes colonies de l’Angleterre. C’est un des sports les plus représentatifs de l’Angleterre. La hiérarchie actuelle de ce jeu met en avant des pays comme l’Australie, l’Inde et le Pakistan. Pourtant le Pakistan, l’Inde, le Bengladesh, le Sri Lanka, possèdent tous une tradition de jeu aussi forte et ancienne que celle du cricket, ce qui explique peut-être leur engouement pour ce sport, par transfert d’apprentissage. Ces pays jouent depuis des centaines d’années, plus peut-être, au Gulli Dunda (bâton et batte). En effet des dessins et références de la littérature ancienne de l’Inde permettent de penser que ce jeu était déjà connu il y a 4 à 5 000 ans. D’autres noms similaires sont utilisés dans toute la péninsule indoue, comme gilli danda, gulli danda, danda guli, gudu, etc. C’est un jeu dans lequel un bâtonnet à bouts aiguisés est propulsé vers un champ à l’aide d’une batte. Le jeu se joue en individuel, par équipe ou entre une équipe et un joueur. Le matériel utilisé se compose d’une danda, une batte de 50-60 cm de long et de 3-4 cm de diamètre, et d’un gulli (ou gilli), un bâtonnet mesurant 10-15 cm de long et environ 2 cm de diamètre. Une petite tranchée est creusée dans le sol avec le bâton, appelé khutti (ou guchhi), mesurant env. 8-10 cm de long pour 6-8 cm de profondeur. Ensuite le jeu commence (voir la description dans Inde, Pakistan).
Cependant, en jouant au cricket, ces Pakistanais et Indous acceptent toujours une certaine domination culturelle car les règles, le matériel et l’habillement sont anglais, la langue utilisée est l’anglais. Rappelons que l’objectif affiché de la création du Commonwealth était de passer de la phase de colonisation à une structure économique post-coloniale continuant de favoriser l’influence britannique, notamment grâce à un système de tutelle au niveau de la politique internationale. Aujourd’hui, seuls deux jeux de cette famille ont une véritable audience nationale et internationale : le Cricket et le Baseball, l’un représentant l’ancien empire britannique, l’autre l’empire américain, et nous pouvons penser que ceci n’est pas un hasard. Pourtant des tentatives de revitalisation du jeu du Palant, similaire au Baseball, ont eut lieu en Pologne, d’autres au Danemark avec le Langbold, et sans doute dans d’autres pays. N’oublions pas non plus, à un autre niveau, le jeu du Hornuss en Suisse, et le Tsan, le Fiolet et la Rebatta dans la vallée d’Aoste. Ainsi, cette étude au niveau mondial d’un jeu parmi les plus simples permet d’entrevoir un thème imprévu, celui de l’impérialisme et de la diversité culturelle. Nous voyons bien, en partant d’une situation originelle où des centaines de jeux étaient vivants, à une autre où deux seuls restent en lice, que les problèmes actuels de la bio-diversité rejoignent ceux de la ludodiversité. Nous pourrions extrapoler avec la gastrodiversité, pour terminer avec la démocrato-diversité car le modèle unique de la démocratie n’existe pas ; il est construit de la même façon que les jeux, selon l’histoire, les croyances, l’environnement humain et culturel de chaque peuple et de chaque région du monde.
Il serait très intéressant d’analyser les différentes phases de transformation de quelques jeux de cette famille. Un livre entier pourrait y être consacré, ainsi qu’un autre sur la description des différents « jeux de bâtons avec bâtonnets ou avec balles » dans le monde. Pour les personnes intéressées, de très nombreuses informations complémentaires sont disponibles dans « L’Encyclopédie des Sports – plus de 3000 jeux et sports du monde entier », dont j’ai rédigé la version en langue française en 2005 (Encyclopédie Liponski - Editions Atena et Gründ). D’autres travaux importants ont été réalisés sur ces jeux, par l’Anglaise Alice Bertha Gomme dans les années 1890, par le Danois Jørn Møller dans les années 1990, et par le Polonais Wojciech Liponski au début des années 2000.
Liste -certainement très incomplète- des jeux répertoriés, par pays :
Arabie Saoudite : al-ba’ ‘a ;
Arménie : rus-topi ;
Belgique : guisse;
Bulgarie : kuli; perkanica; klis ;
Chine : jeu de batte she; bâtons volants ;
Cambodge : hung ;
Danemark: pind; pind med een sten; jep; tolvbold; kibel and nerspel; langbold; slagtrille; sla trilla; gross; fraanholt; rundbold; gribert; bold for en sten; drammert; himmerbold;
Djibouti : kuf ;
Espagne : curra (Aragon) ; a estornela (Galice) ; el mocho (Burgos) ;
Ethiopie : qancaft ; qancalaft ; quorel;
Finlande : kuningas pallo; poltopallo;
France : batonnêt ; batonchau ; quinette ; calleù ; la thèque (Normandie) ; ara (Savoie) ; baculo (Aude) ; bisquinet (Aube) ; chir-mir (Aveyron) ; pirouette (Vienne) ; pipette (St Pierre & Miquelon) ; pitoun (Pyrénées); baston (Perigord) ; bate, guise (Picardie) ; pilaouet, pilouette, guillet, tinette, pirli, mouilh, pitaret, (Bretagne) ; tibi, piquarome (Anjou) ; tenet (Creuse) ;
Géorgie : gakvra-bukrti;
Grande Bretagne : trounce hall; buckstick; lobber; kit-cat; trippit & coit ; tutt ball; knur and spell; northern spell; tribet; trap ball & ball; trippit & rack ; iomairt air a’gheata (Ecosse) ; cat & bat ; cat & dog ; stool-ball (Sussex) ; cat & kitten (Dorset) ; stick & snell (Somerset) ; cat & stick ; dab-and-tricker ; drab and norr ; luking ; stool ball; waggles; cattly & batty ; one-old-cat ;
Grèce: tsoumaka ; urum-top;
Hongrie : bige ; metten; long meta;
Inde, Pakistan : gulli dunda ;
Indonésie : Gatrik ou tak kadal ;
Iran : alak-dolak, Haloukan (Kurdistan) ;
Irlande : cead á imirt;
Italie : fiolet, rebatta, tsan (Aoste); Lipa (Verona) chinè, ciaramel, maza e pivezo ; Lippa, pettias & cariccias (Sardaigne);
Mauritanie : coura ;
Mélanésie : kaui kent ;
Mexique : beli ;
Moldavie : lapta ;
Mongolie: tsagaan mod; tsagaan monda; tsagaan temee; gui khee;
Norvège: langboll;
Pologne : pchla; palant; sztekiel ; klipa; kiczka; kiczka z matkami ; kiczka rzymska ; kiczka bez ; kiczka prosta ; Kiczka z metami ; czyż ; krypa ;
Portugal : bilharda ;
Roumanie : oină; hoima; hengerlé ;
Serbie : lopta ;
Slovénie : pandolo ;
Sri Lanka : gudu ;
Suède : söt och sur; tre slag och ränna ; kungsboll ;
Suisse : Hornuss ;
Russie : Lapta ;
Tchéquie: velka baborka ;
Tunisie : Tiro ; Ettira ;
USA : goalball ; new-york-all ; round ball.
Descriptions de quelques jeux
(Arabie Saoudite) AL-BA’ ‘A
Un jeu qui se pratique le plus souvent en été, le jour, ou à la lumière de la lune. Dans la région de Sdir et Najd, il est appelé miqra’a w bir (le bâton et le puits), et dans le sud, il est appelé mazqara w bir. Le nombre de joueur va de 2 à 11. Le Ba’ ‘a est un bâtonnet de 10 cm de long épais d’un demi-pouce. Il est poli et ses deux bouts sont pointus. Les joueurs ont aussi besoin du mi’m, un bâton de bois de 70 cm de long, aplati à un bout large de 5 cm. Il faut aussi une petite tranchée de 15 cm de long, 5 cm de large et 10 cm de profondeur, creusée au milieu d’un cercle de 10 m. Le Ba’’a est placé en travers du trou et les joueurs se répartissent en deux équipes. L’équipe A prend ses positions à l’intérieur du cercle et l’équipe B se tient hors du cercle. Un des joueurs de l’équipe A se place devant le trou avec la batte à la main. Il place sa batte au-dessous du bâtonnet. Quand il crie Algensau !, les joueurs de l’équipe B crient Nad’wa bikom ! C’est le signal d’engagement du jeu. Le batteur frappe légèrement le bâtonnet pour l’expédier à environ 1m - 1,50m du sol, puis il le frappe fortement pour l’expédier hors du cercle. S’il échoue et que le piquet retombe dans les limites du cercle, ou qu’il est intercepté par l’autre équipe, les équipes changent de rôle. Quand le piquet est envoyé hors du cercle, l’équipe B tente de s’en saisir pour le réexpédier vers la batte du lanceur, placée dans la tranchée en défense. S’ils réussissent à toucher la batte ou si le Ba’’a tombe à moins d’une longueur de la batte, l’équipe B prend la place de l’équipe A et le jeu continue.
Le batteur peut conserver le bâtonnet est en l’air par de petits coups, ce qui est considéré comme une seule frappe, et ceci pour s’avancer au plus près du bord du cercle. Il donne des numéros aux frappes consécutives. La onzième frappe est appelée ‘aša el-gadde (= le dîner de grand-mère). À cette étape, le batteur est accompagné par un joueur adverse qui n’a pas pu toucher la batte sur une action de défense. Pour sa faute il doit courir de l’endroit d’où il a fait sa dernière tentative en répétant les mots el-qed’d’ qad’d’a. S’il réussit à atteindre le trou avant que le batteur y place sa batte, il est sauvé, sinon il doit subir un autre gage, par exemple porter sur les épaules un joueur, avec le bâton, jusqu’au trou.
(Cambodge) HUNG
Deux équipes de 2 joueurs participent. La batte a une longueur équivalente à la distance entre le coude et le bout des doigts et le bâtonnet mesure le quart de la batte. Phase 1 : Le lanceur pose le bâtonnet en travers d’un tranchée et le lance en soulevant vivement sa batte placée en dessous. Si un défenseur attrape le bâtonnet, le batteur est éliminé et remplacé par son partenaire. Si le bâtonnet n’est pas saisi, un des défenseurs peut le frapper d’un seul coup de pied afin de le rapprocher de la base. De cet emplacement ce défenseur doit le lancer à la main pour tenter de toucher la batte posée en travers du trou. S’il réussit, il élimine le batteur qui est remplacé par son partenaire, ou par l’autre équipe. S’il manque la cible, les joueurs conservent leurs rôles et le jeu continue. Phase 2 : Le batteur fait sauter le bâtonnet, maintenant posé au dos de la main, d’un geste brusque de l’avant bras, puis il le frappe de la batte tenue de cette même main. Si le bâtonnet est capturé de volée par un défenseur, le batteur est éliminé.
(Chine) JEU DE BATTE SHE
Jeu de la minorité chinoise She de la province Ningde. Il se pratique à l’aide d’un petit bâton de bambou mesurant un chi de longueur (1 chi = environ 30 cm) et de 1,5 cm de diamètre. Il est frappé à partir d’un cercle d’environ 1,5 m de diamètre au moyen d’une batte de 2 chi (60 cm) de long. Une fois le bâton projeté hors du cercle, l’équipe adverse tente de l’attraper de volée. Le défenseur qui le saisit l’utilise ensuite pour mesurer la distance de l’endroit où il l’a bloqué, jusqu’au cercle. Chaque longueur vaut un point pour son équipe. Si le bâton tombe à terre, le défenseur le ramasse et le lance vers le cercle, mais le batteur peut alors le renvoyer de volée, ou l’attraper. S’il attrape le bâtonnet, il mesure ensuite à l’aide de sa batte la distance entre le cercle et l’endroit d’où le bâtonnet a été lancé, marquant alors des points pour son équipe. S’il frappe le bâtonnet de sa batte, les défenseurs n’ont pas le droit de tenter de le bloquer et le batteur mesure la distance du cercle au point de chute. Si le batteur échoue dans cette dernière action, c’est le défenseur qui mesure la distance entre le cercle et le lieu de chute du bâtonnet et non seulement il marque des points, mais il devient aussi le batteur.
(Danemark) LANGBOLD, [en danois lang = long + bold = balle]
Dans certaines variantes de ce jeu la batte n’est pas utilisée, la balle étant frappée de la main. Dans le passé on utilisait des balles « textiles » dont le noyau était fait d’un bouchon de liège enroulé dans du papier ou de la toile, puis le tout était ensuite ficelé avec une cordelette pour donner une balle de 6-7 cm de diamètre. La balle était marquée de 8 zones brodées ou peintes, la broderie renforçant ainsi le ficelage, en plus de sa fonction décorative. Une autre technique consistait à enrouler le bouchon de plusieurs couches de laine ou de fil démaillé, provenant de vieux vêtements. La balle était ensuite enduite de salive et couverte de poils de vache. Les qualités artistiques de la balle constituaient un trait caractéristique du jeu. Un long chemin ou une allée servait de terrain de jeu, avec les fossés servant de limites naturelles. Aux deux bouts, 2 lignes de buts (les bases) étaient tracées, à 60 pas l’une de l’autre. Les bases avaient différents noms suivant la région. Vers 1837, à Århus, la ligne de fond devint le knæller (= prie-Dieu), sans doute du fait qu’un joueur devait s’agenouiller sur elle. Le jeu oppose 2 équipes de 4 à 20 joueurs. Une équipe prend position dans le « champ intérieur », derrière la ligne de but, et l’autre dans le « champ extérieur », entre les 2 lignes de but. Le jeu commence quand le lanceur propulse la balle d’une marque située à 3 m de la ligne de but (la limite du terrain). Le batteur (défenseur) doit reprendre la balle de la main ou de sa batte pour l’expédier au plus loin. Un point est marqué lorsqu’il réussit à courir jusqu’à la base du lanceur et retourner à sa propre base avant que l’équipe adverse ne la récupère.
(France)
GUISE (Picardie)
Un jeu d’équipe (un ou deux joueurs par équipe) utilisant une batte de 80cm et un bâtonnet de 12-15 cm posé au sol ou entre deux pièces de bois. Il faut envoyer le bâtonnet (l’djize) le plus loin possible, qu’il tombe ou qu’il soit intercepté. L’équipe adverse doit ensuite le renvoyer vers la batte posée sur la base. S’ils touchent la base, ils marquent 10 points et les joueurs changent de camp. S’ils manquent la cible, le même joueur relance le bâtonnet sans que cette fois-ci il soit possible de l’intercepter. Les points marqués sont calculés par le nombre de longueurs de la batte jusqu’au point d’impact.
MOUILH (Bretagne bretonnante)
Jeu joué à deux joueurs. Un cercle est tracé et le mouilh (bâtonnet) est placé en son centre. Le batteur le frappe avec un golvazh (batte de la forme de l’outil servant à faire des crêpes) pour le soulever, puis le frappe de nouveau pour l’expédier le plus loin possible, en criant mouilh ! Pour devenir batteur, l’autre joueur devait soit le rattraper avant qu’il ne tombe au sol, soit réussir à le lancer dans le cercle de l’endroit où il était tombé, mais le batteur avait le droit de défendre la base (le cercle) avec le golvazh.
THEQUE (Normandie)
Les joueurs utilisent une balle et une batte, « la thèque ». Trois bases sont utilisés : la principale qui est celle du batteur, le petit et le grand but. Le jeu commence lorsque le batteur lance sa balle en l’air puis la frappe de sa batte pour l’expédier au loin. Dès ce geste effectué le batteur court au petit but, puis au grand, moment où les défenseurs peuvent l’éliminer s’ils récupèrent la balle à temps pour le toucher de celle-ci. Un point est marqué lorsqu’un circuit est réalisé,.
(Grande Bretagne)
TRAP, BAT AND BALL [trap = levier + bat = batte + ball = balle]
Ce jeu fut populaire du 16ème au 19ème siècle. La balle est soulevée par un levier de bois ressemblant à une chaussure, avec une sorte de cuillère située vers le talon pour placer la balle. Deux équipes sont en compétition, le camp du batteur et les défenseurs. Le batteur frappe le bout du levier pour faire bondir la balle, puis il doit la frapper de nouveau de façon à l’envoyer aussi loin que possible. Les joueurs du camp adverse tentent de l’attraper avant qu’elle ne tombe, ou de la ramasser avec un « cuilleron » avant qu’elle ne s’immobilise, puis de la renvoyer vers le levier en essayant de le toucher. S’ils parviennent à capter la balle avant qu’elle ne tombe, l’équipe adverse perd et les rôles changent. Si c’est le levier qui est touché (2ème cas) c’est uniquement le batteur qui est éliminé et sa place est prise par un de ses coéquipiers. Ce jeu au moyen d’un levier à charnière était typique des villes, tandis qu’en campagne la balle était lancée à la main vers un tamis placé sur un tremplin. Celui-ci était positionné avec un tel angle que la balle lancée contre lui rebondissait et montait de façon à être immédiatement frappée pour être expédiée vers le champ adverse par un 2ème joueur. Le tremplin consistait en une latte de bois assez fine et enfoncée obliquement dans le sol.
LOBBER
Ce jeu se jouait autrefois avec un bâtonnet de 7-8 cm et de nos jours c’est avec une petite balle dure. Deux trous sont creusés dans le sol, distants de 15-20 pas et servant de cibles (on utilisait aussi des pierres). Le jeu oppose 2 équipes de 3-4 joueurs. Le lobber (lanceur) lançait le bâtonnet ou la balle vers un des trous devant lequel il y avait un batteur. Celui-ci devait reprendre le projectile de sa batte. Si le lobber touchait le trou ou la pierre avec le bâtonnet ou la balle, le batteur était éliminé et remplacé par un équipier, et ainsi de suite.
KIT-CAT
C’est un jeu anglais qui oppose deux équipes de 3 ou 4 joueurs, et où un bâtonnet de bois est projeté vers le terrain adverse à l’aide d’un bâton. Il y a trois trous dans le terrain, placés en triangle et séparés de 6 m l’un de l’autre. L’équipe attaquante projette le bâtonnet, appelé kit-cat, vers le camp adverse. Dès que le bâtonnet est lancé, les attaquants courent le long du triangle. Le but est de placer leurs battes (60 cm) en défense dans les trous et d’essayer de compter jusqu’à 31 avant que le bâtonnet ne soit repris par les autres. Si le bâtonnet est capturé par l’équipe adverse avant la fin de cette séquence, le batteur perd son tour et est remplacé par un autre, etc.
(Inde, Pakistan) GULLI DUNDA
Le jeu commence en plaçant le gulli (le bâtonnet) de biais en travers du trou, puis le premier joueur place sa batte (dunda) au dessous du gulli de façon à le soulever et l'expédier le plus loin possible. Les défenseurs tentent alors d'attraper le gulli, tant qu'il est en l'air ou qu'il rebondit sur le sol. S'ils y parviennent le batteur perd son tour et il est remplacé par un coéquipier. Si le gulli n'est pas capturé à temps, le batteur place sa batte de travers sur le trou et les défenseurs tentent, de l'endroit où le bâtonnet s'est arrêté, de toucher la batte en lançant le gulli ou de placer celui-ci dans le trou. S'ils y arrivent, le batteur perd son poste. S'ils manquent leur coup, le batteur place de nouveau le gulli à cheval sur le trou, mais cette fois-ci il doit d'abord le frapper légèrement pour le soulever pour, quand il est en l'air, le frapper de nouveau afin de l'expédier au plus loin. Cette procédure est répétée jusqu'à ce que le batteur perde sa position. Chaque lancer non bloqué donne 1 point à l'équipe du batteur. Ce jeu connaît de nombreuses variantes, mais dans toutes les versions un batteur manquant ses 3 tentatives pour lancer le gulli est éliminé du jeu. La façon de compter les points et celle servant à mesurer les distances diffèrent selon la région (le gulli peut être lancé jusqu'à 100 m). Si le gulli lancé par les défenseurs ne touche pas la batte ou ne tombe pas dans le trou, l'équipe du batteur marque alors des annas (ou points = équivalent à une longueur de batte). L'équipe ayant remporté la manche réclame un certain nombre d'annas, celui qu'elle pense être le bon nombre de longueurs entre le trou et l'endroit où le bâtonnet s'est arrêté. L'équipe adverse peut accepter la demande d'office, sinon la distance est mesurée avec la batte. Si la mesure correspond au chiffre demandé ou un nombre inférieur, les points sont accordés et le jeu continue. Si elle donne un chiffre supérieur, le batteur est éliminé du jeu.
(Mongolie) TSAGAAN MOD [= arbre blanc]
Ce jeu est également appelé tsagaan mod khaiakh. En Mongolie Est, c'est tsüü khajakh (lancer des pièces). Les joueurs sont répartis en 2 équipes de 9 à 15 personnes. Un des joueurs lance le bâtonnet mesurant 10-16 cm dans la steppe depuis une ligne imaginaire. Cette ligne divise « ce monde » avec « l'autre monde », c'est la frontière entre le territoire de la tribu et la steppe ouverte et inconnue. Les autres joueurs tournent le dos au batteur pour ne pas voir le point de chute appelé « le nid ». Dès que le bâtonnet est tombé dans l'herbe, les joueurs se précipitent pour le chercher. Une fois retrouvé, le but est de l'apporter à l'espace des points (la base, repérée par un petit cercle appelé gal = feu) pour marquer un point. Pendant la course il est possible de passer le bâtonnet à un autre joueur, comme en relais (ici il manque une information sur ce qui peut empêcher l'équipe de marquer). Traditionnellement le jeu était pratiqué au moment des pâturages d'été en Mongolie. C'est une période où, selon les croyances mongoles, la Terre est visitée par la divinité à qui le jeu est dédié. Le jeu est d'habitude pratiqué avant un autre jeu appelé Tsagaan Temee et son rôle était de prévenir l'empoisonnement du bétail par les mauvaises herbes et la propagation de la variole chez les gens. Le jeu était également perçu comme un symbole de bonheur, de bien-être et de fertilité pour la tribu. Il est en permanence accompagné de cris, de rires et d'applaudissements, ce que les gens du pays expliquent ainsi : « Tu dois crier et rire durant le jeu pour éveiller la Nature. La Terre se réjouit en entendant les voix de ses enfants. Et quand la Terre est satisfaite, elle fournit à l'homme toutes ses richesses ». Le jeu gagna aussi une certaine popularité parmi les tribus kalmouks (jeu du Tsagaan Monda) et turques.
(Pays Baltes, Pologne) KLIPA [allemand Klippe, suédois Klippa = un rocher pointu]
C’est un jeu d’équipe populaire en Pologne, dans les régions orientales de l’Allemagne et dans les Pays Baltes. Le jeu commence en frappant un bâtonnet à bouts coniques, souvent une cheville de bois pour meubles, de 10 cm de longueur, aiguisé aux deux bouts. En le frappant à un des bouts au moyen d’une batte, le bâtonnet est projeté en l’air, puis il est de nouveau frappé afin d’être envoyé au plus loin. Le batteur a droit à trois essais pour projeter la klipa, puis il place sa batte au-dessus du trou de lancer. Si l’équipe de champ réussit à bloquer la klipa, elle gagne la manche et marque100 points, puis un des joueurs essaie de toucher la batte en lançant la klipa. S’il réussit, le batteur est éliminé. Si la klipa n’avait pas été bloquée de volée, l’équipe de champ peut quand même tenter de toucher la batte au moyen de la klipa. Si cela réussit cette équipe marque des points, sinon on mesure la distance au moyen de la batte et c’est le batteur qui marque des points. Le jeu peut se jouer par équipes ou individuellement. De nos jours, le mot « klipa » est souvent utilisé ironiquement, pour désigner une action dérisoire, mais autrefois le jeu était reconnu comme une activité ludique et socialisante importante dans les petites villes et les villages. Sa signification sociale commença à disparaître avec l’introduction de l’éducation physique institutionnalisée à l’école, l’accès aux équipements sportifs modernes et le développement de nouvelles disciplines. Aujourd’hui, le jeu est presque oublié.
(Pologne) PALANT [de l’italien palante (joueur de balle), ou palla (balle)].
Ce jeu avait des dizaines de variantes en Pologne, Palant Bez Wykupna, Palant z Wykupnem, etc. Les traditions du Palant remontent au Moyen Âge où il est déjà connu sous le règne de Sigismond III Vasa (1587-1632). Il est probable que le mot « palant » remplaça une ancienne appellation après la forte influence culturelle italienne en Pologne, sous les règnes de Sigismond Ier le Vieux (1506-48) et de Sigismond II Auguste (1548-72). Le Palant devint très populaire au XIXe siècle quand il fut codifié pour être introduit dans le programme scolaire. Les premiers championnats polonais furent organisés en 1952, et la Fédération Polonaise de Balle au Palant (FPBP) fut fondée en 1957. La FPBP créa ensuite une division professionnelle de Palant, ce qui l’entraîna rapidement, en 1978, à se transformer en Fédération Polonaise de Base-ball et de Softball. Le Palant perdit alors de son intérêt auprès des autorités administratives et sportives, subissant du même coup l’attitude méprisante d’une partie de l’opinion publique qui le considéra comme un sport « non sérieux », un simple jeu ! La propagande anti palant fut menée sous forme d’ironies visant à le ridiculiser. Le slogan de cette campagne était l’expression polonaise « Ty palancie ! » qui signifie « Imbécile ! ». Malgré la dissolution de la Fédération Polonaise, la tradition du Palant s’est perpétuée dans la ville de Grabów. Le jeu se pratique sur un terrain avec deux zones nommées “ niebo ” (= ciel) et “ piekło ” (= enfer). Selon les règles de la FPBP le terrain de jeu mesure 60 m de long sur 20 m de large. Dans la variante scolaire du jeu, la base de départ est représentée par un demi-cercle de 3 m de rayon collé à la ligne avant du terrain. Le batteur s’y place et lance d’abord la balle en l’air pour ensuite la battre. Le terrain est divisé en deux par une ligne médiane. La ligne de fond est à 10 m de la ligne d’arrivée. La balle fait 6 cm de diamètre. Elle a un noyau de caoutchouc recouvert de fil, puis de cuir. Après avoir frappé la balle de volée, le batteur marque un point s’il réussit à courir jusqu’à la ligne de fond, puis à retourner à la ligne médiane sans être touché de la balle par les joueurs adverses. Ceux ci tentent en effet d’attraper la balle de volée et de la lancer contre le batteur afin de l’éliminer. Le jeu oppose deux équipes de douze joueurs.
(Prusse, Pologne) SZTEKIEL
Ce jeu est connu en Pologne et en Allemagne orientale et se jouait autrefois comme la klipa, mais après la partition de la Pologne en 1815, il se développa différemment dans les territoires annexés par la Russie et par la Prusse. La batte faisait 60-70 cm de long pour 3 cm de diamètre. Une fossette était creusée dans le sol, perpendiculaire à la direction du lancer. Le sztekiel, un bâtonnet de 10-15 cm de long pour 2 cm de diamètre et affûté aux deux bouts, était placé de façon à ce que l’un des bouts dépasse légèrement au-dessus du trou. Un joueur frappait alors de la batte cette partie du sztekiel, de façon à le faire bondir, puis le frappait de nouveau de volée vers le champ de jeu. La base était représentée par un cercle de 1,5 m de diamètre, le batteur devant y mettre les deux pieds. Trois essais étaient en général autorisés pour projeter le sztekiel. Un troisième coup manqué faisait perdre son tour au batteur. Le but était d’envoyer le bâtonnet derrière des lignes tracées depuis le cercle, par exemple à 5, 10, 15 m. Dans ce jeu individuel, le vainqueur marquait un point à chaque manche, la victoire finale revenant à celui qui avait marqué le plus de points dans un nombre convenu de manches, ou qui obtenait le premier le nombre de points convenu. Le sztekiel était une activité des pauvres n’ayant pas accès aux équipements sportifs. Il avait des dizaines de variantes. Il commença à disparaître quand le sport fut popularisé en Pologne après 1945. Il avait complètement disparu des villes à la fin des années 1940 et de la campagne vers la fin des années 1950.
(Russie) LAPTA
Ce jeu est mentionné dans beaucoup d'œuvres littéraires russes. Il oppose deux équipes de 5-15 joueurs. Le terrain de jeu mesure 70-80 m de longueur et 30-40 m de largeur. La balle a 8-10 cm de diamètre et la batte (lapta) mesure 70-75 cm de longueur. Le jeu commence en lançant la balle d'un bout du terrain de jeu. Après avoir frappé la balle, le batteur, ou des joueurs de son équipe, courent vers l'autre bout du terrain, puis ils reviennent à la ligne de départ. Un tour de circuit donne 1 point à cette équipe si les joueurs adverses n'ont pas bloqué la balle de volée. Les défenseurs peuvent également éliminer les coureurs si la balle est au sol, en les touchant de cette même balle. Dans ce cas, l'équipe de champ marque 1 point et les équipes changent de côté. Le chir et le tchij sont des variantes.
Guy_Jaouen-Les_JEUX_DE_BTONS_avec_BTONNETS_ou_avec_BALLES_dans_le_Monde.pdf